Abstract
La question de l'antériorité entre les deux versions principales de la Chronique de Georges le Moine peut être examinée à nouveaux frais si l'on prend en considération les faits suivants : 1). la traduction vieux-slavonne de ce texte (Letovnik) est faite à partir d'un manuscrit grec de cette version, dont le texte est meilleur que celui des manuscrits grecs P (Coislinianus 305) et Q ; il en résulte que beaucoup d'erreurs de P doivent être considérées comme des fautes de copie ; 2). P comprend des citations plus développées que celles de la vulgata, provenant de sources particulièrement rares, comme la Vie de S. Nicétas de Médikion dans sa forme complète (celle-ci n'ayant pas été conservée en grec) ; 3) des passages (au moins cinq) de la vulgata qui font tous défaut à P pouvant être identifiés comme des emprunts (ou des allusions) à la version originale de la Lettre des trois patriarches d'Orient à l'empereur Théophile. Ces faits permettent de réfuter les arguments anciens avancés en faveur de l'antériorité de la vulgata, ou, en tout cas, confirment directement l'antériorité da la version comprise dans P. Ainsi, l'état primitif de la Chronique de Georges le Moine, de toute probabilité rédigé en 846/847, est représenté par ce manuscrit et, aussi, par la traduction vieux-slavonne (Letovnik), alors que la vulgata est le fruit d'une révision datant du dernier quart du 9e siècle.
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