Abstract

Il n'est plus à démontrer que le domaine linguistique fut, dans tous les sens du terme, l'un de ceux où se manifesta magistralement la fécondité de la culture médiévale. Lorsqu'on arrive à cette période où les historiens choisissent habituellement de clore le Moyen Age, les langues vernaculaires occidentales ont atteint un niveau avancé de développement. Outre le fait qu'elles occupent presque tout le champ de la communication orale, la plupart ont déjà accédé à l'écrit et ont fourni à l'histoire leurs premiers grands monuments littéraires. Elles ont aussi envahi les champs scripturaires de l'administration publique et, parfois, se sont essayées à l'expession du savoir. Des langues vernaculaires commencent à étendre leur domination qui les fera occulter lentement certaines autres. En même temps, ces langues servent dans quelques cas de ferment de définition d'États-nations en train de naître, et de façon générale de symbole d'appartenance à une collectivité plus large que la ville ou le pagus. Non moins créatrice fut la performance du latin médiéval. Langue de poésie à certaines époques privilégiées, ce latin se forme comme un instrument remarquable de l'expression savante et religieuse. Bien longtemps encore, il demeurera la langue de l'École et de l'Église. Bref, à la fin du Moyen Age, la civilisation occidentale a déjà acquis bon nombre de traits de sa physionomie linguistique

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