Abstract

La Russie est vraisemblablement l’un des pays qui, en tant que partenaire, mais aussi en tant que champ d’action, que terrain privilégié de ses interventions, a le plus marqué l’histoire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’importance de ce pays procède d’abord de la durée de leur relation, presque aussi ancienne que le CICR lui- même. Inscrite dans le temps long, cette histoire est toutefois marquée par l’alternance de périodes d’intense collaboration avec des phases de tensions et d’absences. Il s’agit donc d’une relation souvent heurtée à l’image des relations entretenues par la Russie avec le monde extérieur au cours du XXe siècle. Nous verrons que, paradoxalement, les phases de coopération ne coïncident pas toujours avec « les temps de guerre » de l’urgence humanitaire. Mais c’est justement l’intérêt de la Russie que d’avoir amené le CICR à dépasser le cadre initial de son mandat en faisant éclater le « classique dualisme » entre situation de guerre et situation de paix. Par le tumulte de son histoire, la Russie représente ainsi un extraordinaire laboratoire de l’action humanitaire, dans le sens d’un lieu où s’élaborent des pratiques et des normes, mais aussi des formes inédites de relations en situation de crise.

Highlights

  • La Russie est vraisemblablement l’un des pays, peut-être même le pays qui – en tant que partenaire, parfois même concurrent, mais aussi en tant que champ d’action, que terrain privilégié de ses interventions – a le plus marqué l’histoire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)

  • Ayant ratifié en 1867 la convention de Genève de 1864, qui ne porte encore que sur le sort des militaires blessés, elle fait partie des promoteurs du droit de la guerre dont les principes ont été fixés lors des conférences de Saint-Pétersbourg en 1868 et Bruxelles en 1874

  • L’usage disproportionné de la force armée, la difficulté de faire reconnaître la neutralité, l’impartialité et l’indépendance de l’action du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), comme les risques d’instrumentalisation politique et économique de l’aide humanitaire, la dépendance des Sociétés de Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – celles des Républiques soviétiques comme celles des États qui en sont issus – à l’égard de leurs autorités gouvernementales n’ont pas moins pesé sur l’action de Frick et de Wehrlin, que sur celle des acteurs les plus contemporains

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Summary

Introduction

La Russie est vraisemblablement l’un des pays, peut-être même le pays qui – en tant que partenaire, parfois même concurrent, mais aussi en tant que champ d’action, que terrain privilégié de ses interventions – a le plus marqué l’histoire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le paroxysme des tensions entre le CICR et les Soviétiques est atteint lors de la Xe conférence internationale de la Croix-Rouge, organisée à Genève du 30 mars au 7 avril 192111, à laquelle le président de la SRCR, Zinovi Soloviev – qui n’a été invité qu’à titre personnel – refuse de participer.

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