Abstract

L'Indien, s'il n'avait pas à payer le tribut ni la dîme, s'il n'était pas obligé de payer les fêtes et les droits paroissiaux lors des naissances, des décès et des mariages, et s'il n'avait pas créé la nécessité de s'enivrer au cours de toutes les manifestations religieuses… travaillerait certainement beaucoup moins qu'il ne travaille aujourd'hui…, parce que l'Indien n'imagine pas l'accumulation, n'imagine pas la richesse. Il travaille seulement parce que la force et la coutume lui ont imposé ces nécessités.(Pedro Vargas, Potosi, 1864).L'indigène de Lipez est digne de notre admiration… il paie ponctuellement ses tributs; c'est le bras auxiliaire de la mine; son temps est parfaitement distribué et dans une famille personne ne se dispense du travail.(Demetrio Calvimonte, Sucre, 1884)Au milieu du siècle dernier, l'entrepreneur minier du PotosíPedro Vargas donnait de l'Indien tributaire bolivien une image déterminée par l'idéologie libérale : sujet irrationnel du fait de sa réticence face au marché. Dans certaines études consacrées aux sociétés andines actuelles, la notion de résistance indigène au marché n'a toujours pas disparu : elle a même reçu un élan nouveau lorsqu'on constata le développement limité des marchés dans les sociétés sudandines pré-hispaniques qui favorisaient des méthodes redistributives pour assurer la circulation des biens et des services entre les différents milieux écologiques et sociaux.

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