Abstract

Le pacte légendaire de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre se fondait sur une connivence intellectuelle et affective entre eux deux. Étant donné que d’habitude Sartre était considéré comme le guide spirituel de ce duo, cela vaut la peine de relativiser le rôle du philosophe pour montrer que Beauvoir n’était aucunement au miroir de son maître. A contrario, ce sont les traces de son inspiration que l’on retrouve dans certains textes du fondateur de la revue Les Temps modernes. Cette influence se fait ressentir avant tout dans la pièce Les Mains sales, se référant au Deuxième Sexe, où l’auteur se rapporte à la notion de mythe, tout en manifestant son intérêt pour, et par, l’écriture au féminin.
 Ainsi, l’œuvre de Beauvoir et Sartre, deux personnalités fortes, d’un talent inédit, des consciences, à la fois, jumelles et différentes, prouve non seulement leur admiration réciproque pour leur travail respectif, mais aussi l’acceptation de l’autre. En témoignent leurs ouvrages, lus dans la perspective intertextuelle.

Highlights

  • Le couple d’écrivains jumeauxDans les études consacrées à Beauvoir, romancière, essayiste, mémorialiste, épistolière, philosophe, le lecteur est renvoyé à la personne et à l’œuvre de Sartre.

  • L’auteure insiste sur la différence qui existe entre elle et son partenaire à ce propos, d’abord les Mémoires d’une jeune fille rangée : « je m’étais crue exceptionnelle parce que je ne concevais pas de vivre sans écrire : il ne vivait que pour écrire »

  • Afin de décrire le couple Lulu-Rirette, celui des deux femmes qui ne se parlent pas, mais par des monologues intérieurs s’expriment sur l’autre, sur l’amour et le sexe, le philosophe évoque des sorties de Beauvoir avec une « jeune vendeuse de chez Burma »

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Summary

Le couple d’écrivains jumeaux

Dans les études consacrées à Beauvoir, romancière, essayiste, mémorialiste, épistolière, philosophe, le lecteur est renvoyé à la personne et à l’œuvre de Sartre. L’auteure insiste sur la différence qui existe entre elle et son partenaire à ce propos, d’abord les Mémoires d’une jeune fille rangée : « je m’étais crue exceptionnelle parce que je ne concevais pas de vivre sans écrire : il ne vivait que pour écrire » Afin de décrire le couple Lulu-Rirette, celui des deux femmes qui ne se parlent pas, mais par des monologues intérieurs s’expriment sur l’autre, sur l’amour et le sexe, le philosophe évoque des sorties de Beauvoir avec une « jeune vendeuse de chez Burma » Un tel état de choses est traduit ainsi par Sartre, qui a fait allusion à ce motif dans Intimité : « Simone de Beauvoir a montré qu’il n’y a pas de société féminine [car les femmes seraient] rivales, reflets, jamais amies » On peut rapprocher « les deux nouvelles qui occupent les fins respectives des deux œuvres, L’Enfance d’un chef [de Sartre] et Marguerite [de Beauvoir] : à la scène homosexuelle entre Lucien et Bergère faite pendant celle qui unit Marguerite et MarieAnge » (Louette, 2012, p. 101)

La Femme rompue comme la réponse au Mur
Les Mains sales : réécriture du Deuxième Sexe
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