Abstract
En France, l’intensification des recherches visant à objectiver les effets du travail sur la santé ces trente dernières années a été parfois qualifiée de « tournant épidémiologique ». Cet article montre que ce « tournant » est en réalité un long processus, produit de l’investissement de multiples acteurs, et non la conséquence directe des scandales sanitaires qui ont émaillé les politiques de santé depuis les années 1990. Nous analysons l’évolution des recherches menées dans les Instituts universitaires de médecine du travail (IUMT), institutions centrales de l’étude des pathologies professionnelles au cours du xx e siècle. À partir du cas de l’IUMT de Lyon, l’article décrit la lente conversion des médecins hospitalo-universitaires de pathologies professionnelles à une approche populationnelle. Il souligne que leurs recherches se sont progressivement détachées des enjeux locaux de la prévention des risques professionnels mais sont restées en marge des dispositifs de surveillance sanitaire.
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