Abstract

Cet essai analyse comment les élections présidentielles françaises de 1981 et la victoire de François Mitterrand aient été suivies et interprétées en Italie, en utilisant comme miroir privilégié la presse qui, au cours des années 1980, a connu son âge d’or en Italie, atteignant une diffusion inégalée. Pour la première fois dans l’histoire de la v e  République, la gauche conquiert l’Élysée et ce, malgré la rupture entre le PCF et le PS, montrant la possibilité d’alternance et la vitalité des institutions quinto-républicaines. Un résultat qui attire inévitablement l’attention des observateurs italiens, aux prises avec un contexte politique et partisan « bloqué », en crise profonde, peinant à laisser derrière lui le lourd héritage du terrorisme et des années de plomb. La victoire du candidat socialiste est présentée progressivement en Italie comme le fruit naturel d’un pays dynamique et de l’aspiration massive des Français au renouveau économique et social. Il est inévitable de lire en clair-obscur une comparaison avec la scène politique italienne qui – par rapport à la France – semble être en retard sur le triple terrain de la politique, de la communication et des institutions. La crise des partis et l’impasse du système politique multiplient en Italie les voix de ceux qui souhaitent la réforme d’un système « bloqué », avec un régime parlementaire fort et un gouvernement faible, et semblent légitimer l’expérience française précisément au moment où la possibilité concrète d’une alternance politique et la fin du monopole de la droite sur les institutions de la v e  République démontrent sa vitalité et son caractère tout sauf autoritaire. La réaffirmation du principe de l’alternance et de la copropriété de la v e  République entre la droite et la gauche, suivie à l’élection de François Mitterrand en 1981, contribuent à rouvrir le débat sur la réforme électorale et institutionnelle en Italie, grâce aussi à la nouveauté constituée par les premiers gouvernements dirigés par des politiciens non démocrates-chrétiens, qui proposent une série de réforme visant à renforcer l’exécutif y compris l’introduction de l’élection directe à suffrage universel du Président de la République.

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