Abstract
Moins étudié que son oeuvre romanesque, le récit écrit par Romain Gary à la suite de son voyage de Djibouti au Yémen est placé sous le signe de l’abjection, qui y est exprimée dans une multitude d’états et semble avoir englouti presque toutes les dimensions – politique, sociale, historique, médicale, hygiénique – de la vie. En effet, l’ancienne Côte française des Somalis y est représentée comme un enfer hypertrophié peuplé de gens pauvres et sans espoir, de marchands de travailleuses du sexe, de femmes mutilées et d’âmes en peine, mais aussi de quelques figures lumineuses et sacrificielles qui ressemblent toutefois plutôt à des Sisyphes qu’à des Rédempteurs. Si ce récit de voyage renvoie à une descente aux enfers, la poignante réflexion de Gary sur la condition humaine se transforme au fil des pages en art poétique. L’objectif de cet article est d’analyser la poétique de l’abjection mise en scène dans ce texte méconnu, ainsi que de dévoiler les mécanismes par lesquels cette dernière constitue le point de départ d’une réflexion métalittéraire sur le rôle de l’écrivain et de la littérature.
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