Abstract

La fievre dans le cancer du rein de l'adulte a fait l'objet d'une etude retrospective multidisciplinaire. Ont ete revus: 204 dossiers de patients operes de cancer du rein dans un service d'urologie, 204 dossiers de patients hospitalises dans un service de medecine interne pour une fievre au long cours et 51 etudes autopsiques de cancers du rein effectuees dans un service d'anatomie-pathologie. La frequence globale de la fievre est de 19,7 p. 100 au cours du cancer du rein. En revanche, ce sont seulement 2,5 p. 100 des fievres prolongees qui relevent d'un cancer renal. Dans 93 p. 100 des cas, il s'agit d'une fievre en plateau inferieure a 30 °C, inaugurale dans 41,6 p. 100 des cas, isolee dans 8,3 p. 100 des cas et evoluant en moyenne depuis 126 jours avant ce diagnostic. Les cancers du rein febriles sont plus frequents chez la femme (61,2 p. 100) que chez l'homme (58,8 p. 100). Les formes febriles sont de diagnostic plus difficile puisque le delai entre le premier symptome et l'urographie depasse 6 mois dans 27 p. 100 des cancers febriles contre 16 p. 100 dans les formes apyretiques. Leur profile semiologique est un peu different: alteration de l'etat general, perception d'une masse lombaire et syndrome inflammatoire biologique (avec vitesse de sedimentation superieure a 100 mm a la premiere heure dans 96 p. 100 des cas) sont plus frequents; l'hematurie y est plus rare. Leur pronostic n'apparait pas different de celui des cancers non febriles (moyenne de survie de 26 mois dans les deux groupes). La fievre n'est en rapport ni avec la presence de metastases, ni avec l'existence d'hemorragie ou de necrose intra-tumorale, ni avec l'importance de la masse tumorale. Elle est explicable par une complication associee (infection, thrombose recente) dans 50 p. 100 des dossiers autopsiques. Elle parait authentiquement paraneoplasique dans 27,7 p. 100 des dossiers cliniques puisqu'elle disparait dans les 48 heures suivant l'intervention. Dans 72,3 p. 100 des cas, elle persiste en post-operatoire, imputable a une complication associee ou a une exerese incomplete dans 55,5 p. 100 des cas, inexpliquee dans 16,8 p. 100 des cas. Le mecanisme pathogenique de la fievre demeure obscur, mais deux voies de recherche sont ouvertes: celle d'un mecanisme immunitaire ou un antigene tumoral est a l'origine d'une reaction d'hypersensibilite retardee; celle d'une secretion de pyrogenes endogenes par les cellules tumorales. Des applications therapeutiques pourront decouler d'une meilleure comprehension de ces processus.

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