Abstract

Byzance et la croisade occupent une place négative dans l'histoire l'une de l'autre, telle qu'on l'écrit à partir des sources latines et du traitement réservé à la première croisade par Anne Comnène (morte vers 1153) dans l'histoire du règne de son père Alexis Ier (1081-1118). Il est admis sans plus que, entre le coup d'envoi de 1096 et le tournant décisif de 1204, Byzance n'a témoigné d'autre intérêt à ce grand élan conquérant que l'effort de le tenir à l'écart de son propre territoire, ou de l'utiliser à ses propres fins, puisqu'ellemême menait dans le même temps ses propres guerres d'Orient, et bientôt sa propre reconquête. Ni les historiens de l'essor occidental ni ceux de l'Empire grec ne semblent portés à s'interroger sur les ressorts profonds de l'abstention byzantine, ni même tentés d'en corriger l'analyse traditionnelle par une relecture des sources grecques du XIIe siècle. Au-delà des faits diplomatiques et militaires, qui sont connus, il convient pourtant de considérer les valeurs que la Terre sainte de Palestine pouvait revêtir alors à Constantinople.

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