Abstract

Avec l'irruption dans le langage commun du terme political correctness, la polémique anti-universitaire a trouvé aux États-Unis un second souffle. Dans son best-seller de 1987, le philosophe Allan Bloom avait déjà dénoncé l'emprise du relativisme intellectuel (et moral) sur les universités. Le pamphlet de Roger Kimball sur les « radicaux de la chaire »2, qui incriminait en 1990 la politisation des universitaires, ne paraît guère y ajouter : tout au plus Jacques Derrida remplace-t-il Nietzsche et Heidegger dans le rôle de corrupteur de la jeunesse ; et la menace ne semble plus cette fois venir du relativisme, mais au contraire du dogmatisme académique. Mais l'essentiel du changement réside ailleurs : il s'agit désormais des humanités, plus que de l'humanisme ; et l'on est passé d'une apologie abstraite des valeurs occidentales à une défense pragmatique du canon, corpus d'œuvres consacrées par la tradition.Le tir n'est donc plus concentré sur la philosophie de l'Université, mais sur sa politique.

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