Abstract

Le roman du XIXe siècle prête à l’objet monétaire une attention qui dépasse la simple évocation épisodique : conscient de la charge affective et métaphysique qu’elle véhicule, le romancier décrit la réalité concrète de l’équivalent général, il interroge ses virtualités et sa force symbolique. Dans La Comédie humaine, la monnaie métallique joue un rôle déterminant dans les transactions financières qui ont lieu entre les personnages. Mais le rôle de la monnaie fiduciaire est tout aussi significatif. La coexistence entre métal et papier véhicule l’idée d’une vitalité multiforme de la richesse et celle d’un rapport multiple à la matérialité de l’argent. Saisie dans sa masse ou dans son insignifiance apparente, la monnaie balzacienne devient élément sensoriel, fétiche qui déclenche le désir. Dissocié de sa valeur d’échange, l’objet monétaire prend vie et se mue de manière paradoxale en symbole de contestation de l’ordre économique.

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