Abstract

Aussi longtemps que l’histoire a été considérée comme magistra uitae il a fallu que ses lecteurs puissent avoir l’impression, en la lisant, d’assister et de participer aux événements racontés afin de vivre, par procuration, l’expérience d’autrui. C’est par rapport à cette fonction pédagogique du récit historique en tant que récit d’expérience que nous voudrions interroger les procédés qui caractérisent l’hypotypose (la parataxe, la précision et l’accumulation des détails, l’effacement du locuteur) ainsi que les pouvoirs (de « monstration », d’émotion et de persuasion) qui lui sont attribués. Il s’agira de revenir, en amont de la définition rhétorique de la « figure de style », vers ce qui est sans doute une matrice originaire de l’art de « faire voir » pour retrouver le lien fondateur et problématique qui relie l’hypotypose à l’expérience et à la double exigence d’en rendre compte et de la transmettre à autrui. Nous escomptons ainsi éclaircir quelques aspects du rapport entre histoire et rhétorique depuis l’Antiquité et jusqu’à la Renaissance, et analyser la contradiction qui caractérise le nom même d’hypotypose – « description à grand traits » et « description évidente » – ainsi que sa relation étrange avec son quasi paronyme : la diatypose.

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