Abstract

Durant la période de la Reconstruction, le gouvernement fédéral des États-Unis instaure progressivement le régime d’étalon espèces-or et la convertibilité de la monnaie-papier émise durant la guerre de Sécession. De manière décisive, la politique d’une monnaie forte s’accompagne d’une politique de protection des industries nationales. Toutefois, la littérature sur le sujet n’a consacré que peu de pages à l’articulation entre la politique monétaire et la politique tarifaire. Pour combler ce vide, le présent article examine les conditions économiques, le jeu des coalitions politiques et la combinaison monétaire et tarifaire de la Reconstruction. Il construit alors une matrice reposant sur une double dichotomie, l’une au niveau monétaire (monnaie forte versus monnaie faible), l’autre au niveau tarifaire (protectionnisme versus libre échange). Il en déduit une analyse en termes de policy mix monétaire et tarifaire (monnaie forte et protectionnisme, monnaie faible et libre échange), ce qui permet d’apprécier les conditions et la cohérence du régime monétaire et de la politique d’industrialisation mise en œuvre par le gouvernement républicain.

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