Abstract

La microfinance a acquis, depuis sa large diffusion au milieu des années 1990, une place importante dans les stratégies de réduction de la pauvreté. La dernière décennie a néanmoins vu la portée de sa principale technique financière, le microcrédit, relativisée voire remise en cause. Celui-ci souffrirait en effet d’un certain nombre de limites et, dans certains cas, pourrait même être dommageable à ceux qui sont censés en bénéficier. Après un état des lieux de la microfinance au Brésil et avoir rappelé les limites de l’outil microcrédit, nous nous intéresserons à une adaptation particulière du modèle microfinancier, celle mise en œuvre par les banques communautaires de développement brésiliennes, dont on en compte aujourd’hui plus d’une centaine sur l’ensemble du territoire. Une des principales innovations de ces organisations de la société civile est de coupler le microcrédit à l’émission d’une monnaie sociale, dont l’usage – en complément du réal brésilien – est circonscrit au territoire local. Nous verrons ce qu’apportent ces monnaies et dans quelle mesure elles viennent répondre à certaines des limites du microcrédit, à travers l’exemple de la Banque Palmas, fondatrice de ce modèle de finance solidaire. Non seulement outils économiques mais surtout constructions sociales, ces monnaies participent à un développement endogène et peuvent être le vecteur d’une coconstruction des politiques de réduction de la pauvreté. Classification JEL : E42, G23, O16, O54.

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