Abstract

Resume Apres une introduction qui rappellera la question du sentiment d’incompletude posee par Pierre Janet telle du moins qu’elle va se developper dans la psychopathologie contemporaine, nous verrons quelles analogies elle suscitera et comment elle debouchera sur la Serendipite. Quis : (qui) Nous partirons d’une vignette clinique : une phrase entendue dans une seance analytique qui apportait un « je ne sais » qui pouvait augurer d’une fermeture ou d’une ouverture de pensee. Cette expression negative pouvait soit s’enfermer dans sa negativite soit se positiver. La clinique offre ici le modele d’un phenomene d’auto-observation. Quid : (quoi) Le « je ne sais » introduit la question du « Je-ne-sais-quoi », qui est donc d’abord le fruit d’une observation et qui s’est transformee en concept, au travers de processus analogiques qu’il faudra reperer en se defiant des glissements de sens. Ubi : (ou) Le Je-ne-sais-quoi est donc un concept ancien qui a eu une grande importance dans la pensee du dix-septieme siecle. On le voit dans de nombreux ecrits, il se deploie dans des spheres tres differentes de la litterature, de la poesie, de la philosophie, de la theologie. Comme experience humaine, il donnera sans doute lieu a la formulation progressive du concept d’inconscient ; mais c’est au sein d’autres modes de pensee qu’il cheminera aussi. Quibus auxiliis : (avec quels moyens) Aujourd’hui il nous aidera a reflechir sur certaines donnees de la conscience et a interroger ce que l’on pourrait appeler de nouvelles sensorialites. Par analogie avec certains phenomenes exceptionnels, on cherchera a etudier des modes de communication comme la telepathie, le transfert de pensee ou la communication entre inconscients, tels du moins que l’on peut les observer au travers de l’experience psychanalytique et qu’avaient sans doute pressentis nos anciens. Leurs temoignages seront etudies comme des sources et necessairement aussi comme des anticipations de nos positions actuelles. Cela nous amenera a explorer les domaines des relations preverbales et particulierement la relation symbiotique en explorant la notion d’espace relationnel. Cur : (pourquoi) Je-ne-sais-quoi est une interrogation de l’homme sur lui-meme, il se la pose dans le contexte d’une relation au monde, a l’autre. C’est pourquoi il nous a paru avantageux de la reprendre et de l’inserer dans l’objet de notre travail, la psychopathologie. Quomodo : (comment) Notre demarche, puisqu’elle s’appuie sur une experience et une conceptualisation si importantes a l’epoque baroque, tâchera d’en adopter le style et l’esthetique : le Je-ne-sais-quoi invitera au Je-ne-sais-comment, pour aller vers un Je-ne-sais-ou, qui dira l’importance de la negativite et son role dans la creation d’un espace d’illusion necessaire a toute creativite, porteur de relation et source d’individuation. Quando : (quand) Sans doute notre propos debouchera-t-il sur le constat negatif d’un Je-ne-sais-pas, un constat de non-connaissance qui, justement nous parait etre une source positive de construction de l’espace relationnel. Les reflexions faites dans les siecles passes par les penseurs et poetes ne seront pas de trop pour nous y aider. Nous poserons que le Je-ne-sais quoi a quelque chose d’intemporel qui renvoie a l’enigme de la relation humaine et au mystere de son fonctionnement.

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