Abstract

Impasses attrayantes pour les populations, les pièges écologiques sont créés par inadvertance lorsque des modifications d’habitat d’origine humaine amènent une inéquation entre l’attrait d’un milieu fondé sur ses indices apparents de qualité et sa valeur véritable pour la survie ou la reproduction. Ces pièges représentent une nouvelle menace pour la conservation des espèces indigènes, mais peu d’attention a été accordée jusqu’à maintenant pour trouver des approches pratiques destinées à les éliminer. Dans les Rocheuses au Montana, le Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi) préfère s’établir dans les îlots de coupes de jardinage plutôt que dans les brûlis malgré le succès de reproduction plus faible et le risque de prédation sur les nids plus élevés dans les premiers. Les caractéristiques des perchoirs préférés pour cette espèce et leurs variations ont été examinées selon l’habitat et le sexe. À partir de données d’études antérieures, un ensemble de prescriptions d’aménagement visant à réduire l’attrait des peuplements jardinés a été établi, désamorçant ainsi le piège écologique. Les moucherolles femelles préféraient chercher de la nourriture à partir d’arbres plus courts que ceux utilisés par les mâles, et les arbres utilisés par les femelles étaient plus courts que les autres arbres perchoirs disponibles. Mâles et femelles préféraient des arbres morts encore debout (chicots) comme perchoirs et cette préférence s’observait davantage dans les peuplements jardinés, où les chicots sont plus rares que dans les brûlis. Étant donné que des études antérieures ont montré que la densité des chicots était liée à la préférence d’habitat et que les épinettes et les sapins étaient les arbres de nidification préférés, les résultats de la présente étude laissent entendre que ces deux composantes sont déterminantes dans la sélection de l’habitat. Des stratégies de remplacement complémentaires ont été élaborées afin d’éliminer le piège écologique chez le Moucherolle à côtés olive : 1) réduire le maintien des chicots et leur création; 2) éviter le jardinage dans les peuplements d’épinettes, de sapins et de mélèzes; 3) éviter le maintien de ces espèces arboricoles; et 4) sélectionner seulement les peuplements équiennes d’arbres de même hauteur en vue de la rétention afin de réduire la disponibilité d’arbres perchoirs pour les femelles. Puisque ces stratégies ont le potentiel d’avoir un effet négatif sur la qualité de l’habitat d’autres espèces forestières, ou même encore de créer de nouveaux pièges écologiques, il est impératif de redoubler de précautions dans l’application des recommandations d’aménagement ici proposées.

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