Abstract

Cet article revient sur la création, depuis une quinzaine d’années, d’unités consacrées aux premières phases d’essais cliniques sur l’homme — les phases précoces — en cancérologie. Ces transformations organisationnelles sont considérées ici comme le résultat de la mise en concurrence internationale des médecins-chercheurs pour l’obtention d’essais précoces auprès des industriels du médicament. Partant d’études empiriques réalisées dans cinq centres de lutte contre le cancer français, l’article met en lumière le travail réalisé par les personnels soignants pour mettre en place cette activité de recherche et assurer leur compétitivité internationale. Deux principales dynamiques sont étudiées. La première concerne la transformation des pratiques des médecins-chercheurs qui se dotent de compétences entrepreneuriales afin d’obtenir des molécules auprès des industriels du médicament. Ces médecins participent à la structuration d’unités dédiées aux phases précoces qui reposent sur des logiques de rentabilité. La deuxième dynamique concerne l’organisation du travail au sein de ces unités dépendante de contraintes temporelles et d’ajustements constants entre professionnels nécessaires pour répondre aux spécificités de chaque essai. Finalement, notre article montre comment des logiques gestionnaires et industrielles — flux tendu ; gestion par projet ; « benchmark » — s’imposent dans un domaine particulier de la recherche biomédicale en raison de l’internationalisation de la concurrence entre les chercheurs.

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