Abstract

Introduction Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les sartans induisent des angiœdemes (AE) par defaut de catabolisme enzymatique bradykinique chez 0,1 a 2,2 % des patients traites (10 % de reaction croisee IEC/sartans). Un AE aux IEC/sartans (AE-IEC) est evoque devant tout AE chez un patient sous IEC/sartans ou en ayant pris dans les 6 mois precedents, avec un taux de C1-inhibiteur normal, les contre-indiquant a vie. Des recidives d’AE-IEC malgre l’arret de l’IEC sont decrites (50 % des cas apres arret de l’IEC, surtout le 1er mois). Devant toute persistance/recidive des AE plus de 6 mois apres l’arret des IEC, le diagnostic d’urticaire chronique (UC) sous forme d’AE histaminiques isoles doit etre evoque. La presence d’urticaire superficielle associee est un argument diagnostique, les AE histaminiques isoles ou inauguraux sont decrits (respectivement 10 et 40 % des UC). L’UC ne contre-indique pas la reprise de l’IEC/sartan. Aucun marqueur biologique ne permet actuellement de differencier les AE sous IEC dans le cadre d’une UC et les AE-IEC. Leur pronostic et traitement sont tres differents. L’objectif principal de cette etude etait d’evaluer l’imputabilite des IEC/sartans dans une population de patients presentant des AE sous IEC/sartans et d’identifier d’eventuels facteurs predictifs d’AE-IEC. Patients et methodes Etude retrospective monocentrique incluant tous les patients sous IEC/sartan consultant pour AE isoles entre 2007 et 2017, a C1-inhibiteur normal, avec recueil de donnees cliniques a M0 et M6 ou plus. Les donnees epidemio-cliniques etaient comparees entre les groupes AE-IEC et UC avec les tests de Fisher et de Student. Resultats Soixante-dix patients ont ete inclus entre 2007 et 2017, 56 (80 %) sous IEC et 14 (20 %) sous sartans, dont 44,3 % de femmes, d’âge moyen de 69 ans. Le traitement etait arrete chez 65 (91,4 %) patients et une UC diagnostiquee chez les 5 patients l’ayant poursuivi. Trente-deux (45,7 %) patients ont rechute apres 5,1 semaines en moyenne. Une urticaire superficielle secondaire est survenue chez 14 (20 %) patients. Une UC etait diagnostiquee a posteriori chez 33 (47,1 %) patients versus 34 (48,6 %) AE-IEC, 3 patients ont ete perdus de vue (4,3 %). Parmi les donnees suivantes : âge (p = 0,15), sexe (p = 0,09), terrain atopique personnel (p = 0,79), dysthyroidie auto-immune (p = 1), delai de survenue apres introduction du traitement (p = 0,15), duree des AE (p = 0,75), presence d’une atteinte endobuccale (p = 0,239) ou d’une toux aux IEC (p = 0,49), seul l’antecedent d’urticaire etait predictif du diagnostic final d’UC (p = 0,023). Conclusion Tous les patients consultant pour AE isole(s) survenu(s) sous IEC/sartan devraient etre revus apres 6 mois d’arret pour proposer une re-introduction de traitement cardio/nephroprotecteur en cas de diagnostic final d’UC. Seul l’antecedent d’urticaire a ete retrouve comme facteur predictif d’UC dans cette etude retrospective.

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