Abstract

Tandis que, dans la littérature victorienne, l’argent est souvent évoqué en rapport avec la finance, le crédit et la spéculation, alors en pleine expansion, Silas Marner, publié par George Eliot en 1861, replace l’or au centre de l’intrigue, à la croisée du réalisme et de la symbolique, du profane et du sacré. Dans cette nouvelle, le thème de l’or n’est pas simplement le fil conducteur qui relie les histoires de Silas, d’Eppie ou de la famille Cass, il fait aussi écho aux récits mythiques et bibliques, tel le Livre de Job, se prêtant à de multiples interprétations : tour à tour synonyme d’une passion transgressive, d’une lumière impure ou d’une matière corrompue, qui, en tant que telle, permet justement à Silas de procéder à une mutation intérieure en passant par les trois étapes successives de la transmutation, la transformation puis la transfiguration, l’or apparaît comme l’ingrédient essentiel dans l’initiation alchimique du héros, inséparable de sa quête spirituelle. Au dénouement, la découverte du trésor volé conduit non seulement à l’émergence de la vérité, mais fonctionne aussi comme le signe de la récompense divine, eu égard à l’accomplissement du cheminement spirituel de Silas. La déclinaison du thème de l’or et de sa symbolique complexe construit par conséquent une poétique efficace, dont les messages peuvent être interprétés à différents niveaux de conscience.

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