Abstract

Cet article se penche sur la trajectoire qui se dessine dans l’œuvre de Graham Swift entre Waterland et son paysage memorable, et Wish You Were Here, ou l’on voit au contraire le paysage se defaire dans le carre gris d’une fenetre qui se remplit de fumee. Prenant pour point de depart l’essai de Jean-Luc Nancy intitule « Paysage avec depaysement », l’analyse retient la proposition du philosophe selon laquelle il faut penser le paysage en lien avec le pays: ce qui definit un « pays » tout comme ce qui fait « un paysage » implique une « tenue », une « pertinence » ou une « resonance » et en meme temps se fonde sur une distance. Si, dans les deux romans, le lien avec le pays revet une dimension vitale, l’ancien paysan ne dispose pas des memes moyens que le professeur d’histoire pour repondre a l’arrachement traumatique qu’il a subi. Waterland donne au pays magique des Fens « la puissance d’un personnage », selon la formule de son auteur; Wish You Were Here decrit une terre, qui une fois transformee en vaste bucher, abandonnee et vendue, menace de n’etre plus qu’une etendue neutre, vide de toute presence. Si l’on suit Nancy, ce qui disparait ici avec la dissolution du paysage n’est pas moins que « la possibilite d’un avoir-lieu de sens ».

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