Abstract

Les fêtes du Jubilé de la reine Victoria, en 1897, doivent être considérées comme des stratégies désignées à renforcer l’identification de la Reine à la nation. Les nombreuses ovations dont elle fait l’objet à travers l’Empire britannique suggèrent une cohésion impériale aux célébrations du Jubilé qui réduit la complexité des structures narratives sous-jacentes. En nous penchant sur un seul exemple, cet article examine les récits visuels et textuels du fascicule, Souvenir du Jubilé de Québec (1897). L’analyse structurale du livret permet de retrouver les traces d’une archéologie visuelle des récits à travers les diverses couches de signification. Outre le texte racontant l’histoire du règne de Victoria, il existe trois ou quatre autres histoires qui peuvent retenir l’attention du lecteur. Elles sont construites par le positionnement répétitif de la publicité, des portraits, des vues urbaines et des autres images. Nous pensons que les mots et les images ont été consciemment organisés pour renforcer la légitimité de l’ordre impérial. Cependant, les variations mineures du schéma, les juxtapositions, les séquences et les élisions apparemment inconscientes mettent à jour des écarts quant à la pensée dominante qui sous-tend le discours du Jubilé. Les nuances dans ces récits divergents pourraient peut-être permettre d’y inscrire la voix « sub-alterne » des Canadiens français au moment même où ils semblent adhérer au discours de la Couronne.

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