Abstract

La Grande Guerre a fortement marqué les paysages, notamment sur le front ouest, des Flandres à l’Alsace. Les cratères de mines, les trous d’obus, les abris, les tranchées et boyaux de communications dégagent des « polémopaysages » caractéristiques de la zone de front. Ces « polémoformes » subsistent sous couvert forestier et sont mises en évidence à l’aide du LiDAR aéroporté alors qu’elles sont intégralement nivelées en zone cultivée. En Champagne, l’extension de la ville de Reims occasionne des prescriptions archéologiques et permet de mieux connaître l’organisation spatiale et la nature du remplissage de ces formes, par une approche archéométrique (pénétromètrie dynamique, coupes mécaniques orientées, photographies par drone). L’analyse réalisée sur un secteur expérimental de 2 ha, en première ligne de défense, permet de caractériser les structures archéologiques de la Grande Guerre dans un contexte typique de rendosols sur poches de cryoturbation étirées dans la craie de Champagne. Les résultats montrent que les formes de la Grande Guerre sont nivelées par un remplissage polyphasé avec une sédimentation fine synchrone au conflit, suivie d’un remblaiement hétérométrique peu consolidé. Ce dernier provenant des géomatériaux du parados et du parapet démantelés, est riche en fragments métalliques des réseaux de défense accessoire, surmonté d’un apport de terre végétale. La bombturbation détermine également une contamination métallique par « effet pépite » circonscrite aux entonnoirs d’obus, comblés par des apports de terre. Ces pédoturbations anthropiques déterminent d’importantes disparités spatiales des réserves hydriques du sol et sont associées à des risques géotechniques et pyrotechniques.

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