Abstract

La toxicite de l'acide hexanoique et de l'acide octanoique, deux acides aliphatiques majoritaires dans le fruit mur de Morinda citrifolia, a ete mesuree chez les adultes de D sechellia, de D simulans, les hybrides F1 et les individus issus de retrocroisements avec les deux parents. Pour les deux acides, D sechellia est beaucoup plus tolerante que D simulans. Les F1 et les retrocroisements montrent des caracteristiques intermediaires. La tolerance de D sechellia a ces deux acides semble etre le mecanisme majeur permettant de comprendre la specialisation ecologique de cette espece sur le morinda. Une difference significative de tolerance a ete observee entre les mâles et les femelles, specialement chez les F1. Le role du chromosome X, dans la tolerance a ces deux acides, n'est cependant pas clairement demontre et la majeure partie des differences interspecifiques semble etre d'origine autosomale et polygenique. Des tentatives pour introgresser la tolerance de D sechellia chez D simulans par selection ont ete entreprises, soit avec le fruit du morinda soit avec l'acide octanoique. Les deux techniques se sont soldees par un echec total. Les genotypes introgresses retournent progressivement a un phenotype pur D simulans et leurs tolerances regressent egalement vers des faibles valeurs de DL50, caracteristiques de D simulans. Cette barriere contre l'introgression parait similaire aux barrieres rencontrees dans les zones d'hybridations chez differentes especes animales.

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