Abstract

L’écologisation des pratiques agricoles s’accompagne d’une remise en question du monologue anthropocentré du « faire sur » une nature objet pour découvrir des pratiques « avec » une matière capable d’agir dans le monde. Néanmoins, l’agronomie peine encore à définir avec précision les degrés et les termes des propositions d’un « faire avec » la nature. L’article a pour objet d’en explorer la diversité des déclinaisons en systèmes agricoles et, plus particulièrement, les termes des compositions entre agents humains et non humains en maraîchage biologique en France. Un travail ethnologique décrit des pratiques qui vont d’une rigidification du système de production à l’égard des comportements des éléments de nature, jusqu’au développement d’entremêlements incarnés par des transformations respectives et mutuelles des humains et des jardins. Je qualifie d’agricultures sympoiétiques ces derniers processus auxquels nous devons être attentifs afin de parvenir à discerner une profondeur ontologique au sein de la transition agroécologique.

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