Abstract
La montée de l’autofiction dans le paysage littéraire français contemporain coïncide avec une évacuation générale de la fiction en tant que mode dominant de création littéraire. Christine Angot et Édouard Louis, tous deux associés à l’autofiction malgré leur désidentification avec le genre, dévoilent le traumatisme qu’ils ont vécu, opérant ainsi, comme le fait l’écriture de soi en général, dans un mode confessionnel. Cependant, Angot et Louis transforment la confession en plainte, où ils prennent la position de plaignants portant des accusations contre une société jugée pour son hypocrisie et la violence structurelle qui caractérise les expériences traumatisantes des auteurs en matière de violence de classe, sexuelle et de genre. Cet article montre comment cette transformation de la confession en plainte, qui confère à leurs textes une dimension politique, les rend également susceptibles d’être cooptés par le capitalisme tardif, qui a transformé le soi en une marchandise, dépourvue de potentiel politique.
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