Abstract

Les anticipations sont au cœur des premiers modèles de cycles comme de croissance. Dans les années quarante, une troisième ligne de recherche est apparue qui s’interroge sur la capacité des économies à atteindre un équilibre de plein emploi. Cette littérature débute avec la contribution de Hansen [1938] pour atteindre son point culminant avec la publication de l’ouvrage de Lange [1944]. Au fil des débats, la question glisse du problème de l’existence vers celui de la stabilité de l’équilibre de plein emploi, suggérant un rôle croissant des anticipations, allant jusqu’à remettre en cause la stabilité du système économique dans sa globalité. Ce papier retrace ces débats au travers des contributions de Hansen, Samuelson et Lange. L’exploitation des archives nous permet de démontrer que, si l’analyse de l’instabilité est restée très implicite dans les travaux de Samuelson, sa correspondance révèle toutefois qu’il a encouragé Lange à s’intéresser à cette question. Lange présente ses résultats dans son ouvrage de 1944, publié par la Cowles Commission for Research in Economics. Nous montrons que la portée de cette contribution ne peut être comprise indépendamment de ses échanges avec Samuelson ou de la façon dont les idées keynésiennes étaient alors perçues aux États-Unis. Finalement, le papier s’interroge sur le positionnement ambigu de Samuelson tant sur la question de l’instabilité que sur le rôle des anticipations.

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