Abstract

Régulièrement, l’interdiction du hijab dans l’enseignement supérieur fait l’objet de débats publics. Pourtant, les étudiantes, en tant qu’usagères adultes, ont le droit de le porter. Si l’enseignement supérieur constitue donc un espace « ouvert » pour les femmes portant un hijab, il n’en est pas pour autant protégé des stigmatisations et discriminations. Cet article propose de saisir les logiques de minorisation et d’altérisation à l’œuvre dans l’enseignement supérieur et certains des effets sociaux qu’elles ont sur les femmes ciblées. Le parcours de ces femmes est structuré non seulement par les micro-agressions et la violence symbolique exercées par les majoritaires, mais aussi par l’anticipation des éventuelles formes de stigmatisation et de discrimination. Ainsi, ces femmes ajustent leur comportement et leur trajectoire universitaire pour subir cette stigmatisation le moins possible. Cet article se fonde sur une trentaine d’entretiens menés avec des étudiantes ayant entre 20 et 30 ans, vivant à Marseille et inscrites dans des formations du supérieur, universitaire ou de travail social. Il s’agit de comprendre : 1) le rapport spécifique que ces femmes entretiennent avec l’enseignement supérieur ; 2) les formes de violences symboliques et de micro-agressions auxquelles elles font face au cours de leur formation ; et 3) en quoi les femmes portant un hijab courent toujours le risque d’être exclues de leurs espaces de formation.

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