Abstract

L’érosion par décapage ou par ravinement reste insignifiante sous la forêt dense tro- picale. Une érosion sérieuse peut certes se manifester localement sous couvert forestier, sous la forme de glissement de terrains saturés d’eau. De tels cas peuvent être observés à Madagascar, dans la forêt d’Anamalazoatra ou dans celle de Marojejy. Un cas connu d’érosion généralisée sous forêt dense se situe en Amazonie péruvienne, près de la petite localité de la Merced, sur des pentes très abruptes. Mais ce sont là des exceptions. Dans les temps géologiques, durant les périodes de transformations tectoniques, l’érosion peut aussi avoir été intense sous forêt dense, générant des reliefs tourmentés, parfois des « badlands ». Mais dans tous ces cas, l’érosion ne se produit sous forêt que lorsqu’il y a élé- vation du niveau de base des fleuves par rapport au niveau des océans, comme cela s’est manifesté durant les glacia- tions quaternaires. Là où la forêt manque aujourd’hui, se manifestent en revanche des phénomènes d’érosion parfois spec- taculaires. Ceux-ci peuvent prendre des proportions spectaculaires dans des régions autrefois forestières, récemment et sévèrement éclaircies. Les situations les plus extrêmes sont observées à Ma- dagascar, au Congo, au Gabon, au Brésil et dans la partie tempérée des USA, tout particulièrement dans le bassin cupri- fère du Tennessee. Ces exemples confir- ment pleinement la vertu antiérosive des forêts. Lorsque l’érosion est déclenchée, celle-ci ne peut être arrêtée qu’à grands frais, et dans des zones restreintes. La fo- rêt joue donc un rôle anti-érosif préventif à la fois naturel, peu coûteux, et opérant sur de larges étendues.Résumé adapté par la rédaction de la revue.

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