Abstract

En nous appuyant sur la sociologie de Georg Simmel, nous souhaitons éclairer les conflits du patrimoine bâti dans les villes patrimonialisées. Notre analyse porte sur deux villes dont les centres historiques sont inscrits au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, Strasbourg en France et Valparaiso au Chili. Ainsi nous appliquerons quelques éléments simmeliens pour développer une approche s’intéressant à la structure fonctionnelle de l’espace urbain patrimonial et aux éléments socio-affectifs dans les quartiers « historiques ». Nous mettrons en avant la présence des conflits, d’échanges et des médiations des intérêts sociaux et économiques autour des biens patrimoniaux en suivant la notion simmelienne de conflit qui est abordée de manière positive en tant que productrice de liens sociaux. Dans les villes patrimonialisées, des intérêts pécuniaires publics et privés encouragent le développement des activités culturelles, tel que le tourisme culturel et l’amélioration des immeubles anciens. La notion de conflit chez Simmel permet donc de comprendre les effets des politiques d’aménagement et d’amélioration de l’espace urbain dit « patrimonial ». En effet, les nouvelles formes de pouvoir et les processus transactionnels affectent les espaces territoriaux locaux par le biais de valorisations et de dévalorisations de l’espace urbain.

Highlights

  • Espace et forme spatiale de la modernité, la ville constitue un objet interdisciplinaire par excellence auquel s’intéressent de nombreuses sciences humaines et sociales, notamment au travers de la problématique du conflit, à la fois coexistence et cohabitation territoriale des intérêts sociaux

  • En particulier, permet de comprendre les différentes formes de socialisation, qui sont à l’origine de la transaction sociale

  • Les transactions sociales permettent de comprendre les différentes formes de socialisation à partir de la mise en place d’outils de médiation ou de négociation dans un terrain conflictuel, comme les processus de valorisation ou dévalorisation du patrimoine bâti. « L’architectonique spatiale est une médiation qui agit comme révélateur et modifie le champ de potentialités » (Remy, 1999 : 178)

Read more

Summary

Introduction

Espace et forme spatiale de la modernité, la ville constitue un objet interdisciplinaire par excellence auquel s’intéressent de nombreuses sciences humaines et sociales, notamment au travers de la problématique du conflit, à la fois coexistence et cohabitation territoriale des intérêts sociaux. Nous nous intéressons ici au conflit existant dans les villes patrimonialisées, plus précisément celui entre les quartiers centraux et les quartiers péricentraux à Strasbourg et à Valparaiso, deux villes qui sont inscrites au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO. À partir de deux textes de Georg Simmel, Le Conflit (2003) et Esthétique et sociologie (2006), nous mobilisons la morphologie urbaine et celle de l’habitat, comme un axe d’analyse pour comprendre les formes sociales dans un contexte de patrimonialisation. Nous examinons la notion de ville patrimonialisée sous l’œil de la sociologie simmelienne, en intégrant les études de cas enquêtés : La Krutenau et le quartier de la Gare, à Strasbourg, et le Cerro Alegre et le Cerro Cordillera, à Valparaiso (section 1). L’étude se situe dans un cadre « inter-national » de recherche, c’est-à-dire les outils méthodologiques s’articulent entre une échelle macro, où les objets étudies sont situés, et micro, où ces mêmes objets sont observés (Maurice, 1989)

La ville patrimonialisée au prisme de la sociologie simmelienne
Le patrimoine bâti : entre conflit et forme
Le patrimoine comme forme de socialisation conflictuelle à Strasbourg
Le patrimoine comme forme de socialisation conflictuelle à Valparaiso
Les processus transactionnels derrière le patrimoine bâti
Les enjeux de reconnaissance et méconnaissance du patrimoine bâti
Conclusion
Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call