Abstract

Cet article fait état de résultats d’une étude empirique sur les pratiques de GRH (gestion des ressources humaines) dans les entreprises chiliennes dans le but de jeter un éclairage sur la compréhension des relations de travail, particulièrement au vu d’une littérature restreinte sur le sujet. L’analyse repose sur une recherche sur la culture organisationnelle et les pratiques de GRH auprès d’un échantillon non probabiliste de 2000 travailleurs et travailleuses chiliens employés dans des organisations de la région métropolitaine du Chili.L’argument principal soutenu dans cet article est à l’effet que les pratiques de GRH au Chili sont révélatrices d’une perspective normative dans le discours contemporain en matière de GRH et dans lequel les gestionnaires conçoivent la nature de la relation d’emploi comme étant de l’ordre du contrôle ouvrier. Alors que les processus de GRH sont articulés selon une rhétorique de l’émancipation du travailleur, les pratiques en cours perpétuent plutôt un courant de subordination qui a historiquement forgé les relations de travail au Chili. L’analyse est structurée autour d’un discours conceptuel sur les pratiques de GRH et d’un discours contextuel des dynamiques sociales et de la nature historique des relations de travail au Chili.Les résultats suggèrent que la rhétorique organisationnelle est fortement influencée par le crédo néolibéral, dans lequel les organisations sont décrites comme proposant un discours « managerial » qui fait la promotion de leurs techniques de management d’avant-garde et de la technologie. De même dans le discours, les travailleurs et travailleuses sont considérés comme des actifs de l’organisation et appréciés comme tel. En pratique toutefois, les travailleurs et travailleuses se disent insatisfaits des relations d’emploi sur une base individuelle et des pratiques discrétionnaires de GRH qui les obligent à « voir à leur propre bien-être ». Les hiérarchies et le pouvoir « managerial » émergent comme éléments centraux des relations de travail et des pratiques en GRH, où le pouvoir de l’autorité et le statut de classe dictent les dynamiques organisationnelles et les relations sociales. En fait cela reflète les schémas de relations sociales caractérisant le Chili.De tels résultats constituent une source de données pour des analyses plus larges des pratiques de GRH au Chili, particulièrement pour explorer les perceptions des travailleurs et travailleuses concernant leurs relations d’emploi. Davantage de recherche sera toutefois nécessaire, tant aux niveaux national que régional, pour colliger des données qui permettront une meilleure compréhension nationale et favoriseront des comparaisons régionales.

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