Abstract

La culture dancehall jamaïcaine est un espace politisé de marronnages critiquant l’héritage du régime de la plantation. Le dancehall devient une scène sur laquelle femmes et hommes se libèrent rituellement des rôles oppressifs légués par l’histoire. En effet, les valeurs matérialistes du dancehall sont ancrées dans la sagesse traditionnelle du discours populaire jamaïcain. Des proverbes pleins de verve affirment l’émancipation vis-à-vis de représentations coloniales déshumanisantes, selon lesquelles le corps est un outil indéfiniment voué à l’exploitation. L’érotisation des corps dans le dancehall ne renvoie pas simplement au plaisir sexuel, mais aussi à une conception bien plus vaste de l’érotique comme plaisir corporel se manifestant dans l’aspiration à vivre une vie bonne, définie en termes explicitement matérialistes : le geste érotique comme ascension sociale, le fameux éthos bling de la culture dancehall !

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call