Abstract

L’article retrace une lutte pour l’appropriation symbolique d’un quartier en cours de gentrification à Belfast. Cette lutte se cristallise autour de la présence de drapeaux unionistes, symboles du maintien de l’Irlande du Nord dans le Royaume-Uni. Depuis le milieu des années 2010, un groupe de propriétaires se mobilise pour demander la suppression de ces drapeaux dans l’espace public au nom du "partage" et de la "mixité sociale". Ces mots d’ordre sont bien souvent mobilisés pour légitimer la gentrification de quartiers centraux attractifs. Toutefois, nous expliquons que la mobilisation pour la "mixité" de ces propriétaires ne se réduit pas à la seule volonté de justifier la gentrification du quartier. Leur mobilisation contre les drapeaux s’analyse à l’aune de la restructuration de rapports de classe, mais également de la restructuration de rapports ethniques. Nous montrons en effet que le groupe de propriétaires, appartenant aux classes moyennes supérieures et se déclarant principalement "catholiques", lutte pour contrôler la présence des drapeaux dans un quartier où des individus assignés comme "catholiques" étaient auparavant mis à l’écart. Ces propriétaires font face à l’opposition d’élus unionistes qui souhaitent maintenir leur domination dans le quartier. Pour autant, ils ne prennent pas en considération les contestations portées par des associations sur les inégalités dans l’accès au logement, dans un contexte de gentrification et de privatisation du logement social.

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