Abstract

Le blanc de plomb est constitué de deux carbonates de plomb, la cérusite et l’hydrocérusite. Utilisé comme pigment de peinture et comme ingrédient cosmétique, il était synthétisé par corrosion de plomb métallique en présence de vinaigre et d’un apport extérieur en dioxyde de carbone (CO2), produit le plus souvent par du fumier de cheval. Ces deux réactifs organiques portent une signature isotopique 14C pouvant être transférée aux produits ainsi formés, ce qui permet d’envisager leur datation absolue par 14C. Un protocole inédit a été développé à cet effet et a été validé sur du blanc de plomb fabriqué au laboratoire selon le procédé par corrosion décrit dans la documentation historique. La datation a ensuite été opérée avec succès sur des cosmétiques archéologiques et des fragments de peinture murale médiévale. Nous montrons ainsi que la mesure du radiocarbone extrait des carbonates de plomb permet la datation absolue des blancs de plomb produits par un procédé de corrosion. Ce résultat offre de nouvelles perspectives pour la datation 14C des peintures, qui ne se limite plus aux seuls matériaux organiques, mais s’ouvre également à certains pigments inorganiques. Le blanc de plomb peut désormais être considéré comme un constituant des œuvres d’art datable de façon absolue.

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