Abstract

Resume Introduction L’utilisation de la methadone a travers le monde ne se limite plus au sevrage des patients heroinomanes. Elle fait partie de l’arsenal therapeutique pour les douleurs dues au cancer dans de nombreux pays et y detient une place de choix. L’annee derniere, l’etude EQUIMETH2 menee par des investigateurs francais s’est attachee a demontrer l’efficacite de ce traitement pour les patients douloureux atteints de cancer et ce quelle que soit la methode d’instauration du traitement (analgesie controlee par le patient ou prises regulieres). Parmi les inquietudes du prescripteur, il y a surtout la securite d’emploi et la tolerance des patients (effets secondaires). Nous nous sommes donc efforces d’explorer ces deux points au travers de l’analyse de cas des patients inclus dans cette etude. Methodologie Description de la population en lien avec l’etude EQUIMETH2. Etude de la survenue des effets indesirables (EI) et des effets indesirables graves (EIG) (avec survenue eventuelle de surdosage) et aussi de l’analyse des deces et des liens eventuels avec la prise de methadone. Resultats Tous les patients (146) sont atteints de cancer et 99,3 % ont une evolution locale et/ou a distance. Ces patients ne repondaient pas a plusieurs changements d’opioides consecutifs. Quatre-vingt-quatre pour cent (121) ont eu au moins un EI relie a la prise de methadone. Les EI les plus frequents (plus de 5 % des patients) sont neurologiques (59,7 %), gastro-intestinaux (38 %), psychiatriques (29,2 %), cutanes (hypersudation) (15,3 %). Seuls 26 patients (18,8 %) decrivent cet EI comme severe et moins de 10 % de ces EI (pour 14 patients) conduisent a l’arret de la methadone. Cinquante-six EIG (42 patients) sont en lien avec la prise de methadone, pour 18 % (15 patients) le lien est « certain », pour 21 % (17 patients) il est « probable », et pour 17 % (12 patients) « possible ». Quatre-vingt-quatre pour cent des EIG (47) sont totalement resolutifs. Dans 51,7 % (29) des cas, le traitement n’a pas ete interrompu. Deux deces en lien avec la methadone sont survenus : une patiente qui, suite a un surdosage reverse par la naloxone, a eu une pneumopathie d’inhalation qui a conduit a la decompensation d’un etat respiratoire au prealable fragile ; une autre a fait un arret cardiorespiratoire en lien probable avec la methadone, arret survenu brutalement sans alerte prealable clinique ou electrocardiographique. Seize cas de surdosage opioide ont pu etre rattaches a la prise de methadone (11 %) dont seulement 8 de maniere « certaine » (5,5 %). La naloxone a ete utilisee 9 fois (56,25 %), et la recuperation est totale dans 87,5 % des cas. L’intervalle QT varie de maniere infime (+1,8 %). Conclusion La methadone s’est revelee sure d’utilisation sur une population pourtant fragile. Comme tous les opioides, elle presente un risque de surdosage, facilement reversible par la naloxone. Aucun probleme d’elargissement de l’espace QT n’a ete mis en evidence. Ceci corrobore les nombreuses donnees internationales faisant etat de la surete de ce traitement si un ensemble de regles sont respectees pour toute utilisation.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call