Abstract

Si certains rôles shakespeariens semblent se prêter naturellement au répertoire classique, d’autres personnages présentent plus de difficultés lors de l’adaptation d’une pièce en un ballet. Les rôles d’amoureux seront ainsi facilement incarnés par des danseurs au physique qui correspond au type du « danseur noble », tandis que Puck ou Ariel pourront être dansés par des jeunes danseurs ou des danseurs de taille plus petite, au physique plus compact, avec plus de ballon (qui pourront par exemple exploiter à leur avantage leurs capacités physiques et leur style moins « romantique » dans les tours ou la puissance de leurs sauts) ; mais qu’en est-il des rôles qui ne correspondent à aucun type physique ni à aucun style de mouvement « orthodoxe » dans le paysage de la danse classique ? Cet article se propose d’examiner comment se dansent les états physiques, les morphologies et les personnalités qui ne correspondent à aucun type dans le répertoire classique. De la grossesse d’Hermione dans The Winter’s Tale à la mégère Catharina, les pièces de Shakespeare invitent les chorégraphes à réfléchir sur les codes genrés et les codes physiques du ballet classique, et à en enrichir le vocabulaire, en faisant de la place dans un paysage très codifié pour des corps différents, des types de mouvements non traditionnels, qui les amènent à réévaluer le rapport au corps dansant.

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