Abstract

Introduction L’anaphylaxie peroperatoire est souvent associee au curare injecte et releve frequemment d’un mecanisme IgE dependant. En France, les anesthesistes et les allergologues declarent volontiers les cas d’anaphylaxie au reseau des centres regionaux de pharmacovigilance, generant ainsi 2 alertes concernant le suxamethonium en 2011 et en 2012. Ce travail porte sur les resultats d’une analyse descriptive retrospective des cas d’anaphylaxie peroperatoire declares entre 2000 et 2012. Methodes Une requete a ete effectuee dans la base nationale de pharmacovigilance pour identifier tous les cas d’anaphylaxie survenus entre le 01/01/2000 et le 31/12/2012, impliquant un des 7 curares alors disponibles (atracurium, cisatracurium, mivacurium, pancuronium, rocuronium, suxamethonium, vecuronium). Un cas etait retenu des lors qu’aucune autre substance n’avait une imputabilite superieure au curare, et il etait considere comme « (IgE) confirme » si a la fois le taux de tryptase etait augmente et les tests cutanes etaient positifs pour le curare implique ; un cas n’ayant pas ces 2 criteres etait considere comme « non (IgE) confirme ». Resultats Sur cette periode de 13 ans, 680 cas « confirmes » et 944 cas « non confirmes » etaient identifies. L’incidence globale de l’anaphylaxie, tous curares confondus, etait de 29,5 cas/million d’ampoules vendues (IC 95 % 28,0–30,9) et le suxamethonium etait le curare le plus implique en nombre absolu de cas (64 %). Mais en tenant compte des donnees de ventes, les incidences observees avec le suxamethonium et le rocuronium etait voisines (respectivement 147,6 et 117,6/million d’ampoules vendues) et se demarquaient nettement de celles des autres curares (11,2/million pour l’atracurium et 6,3/million pour le cisatracurium). Cette difference etait constatee independamment du statut « confirme » ou « non confirme » selon nos criteres. Conclusion Suxamethonium et rocuronium sont clairement les deux curares les plus impliques actuellement dans l’anaphylaxie, que celle-ci soit confirmee par les tests cutanes ou non. La reemergence de l’anaphylaxie au rocuronium, suite a la mise a disposition du sugammadex, est preoccupante et merite d’etre prise en compte dans les recommandations actuelles et a venir.

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