Abstract

L’identification entre le soldat et la nation remonte aussi loin que le concept même de nation et la virilité a toujours été considérée comme l’une des qualités incontournables du soldat. Cependant, dans les récits français de la Première Guerre mondiale publiés dans l’entre-deux-guerres, les soldats sont présentés non seulement comme déshumanisés, mais aussi comme dévirilisés à cause des dynamiques des conflits modernes. Cette métamorphose radicale va de pair avec la dévalorisation des idéaux patriotiques et du sens d’appartenance nationale. Des exemples tirés du Feu de Barbusse (1916) et de La Peur de Gabriel Chevallier (1930) permettent de tracer un cadre qui peut être élargi à la plupart des récits de guerre publiés au cours de la même période. Cet aperçu se complète par une réflexion finale, consacrée à la nature des soldats dévirilisés : plutôt qu’à une féminisation du groupe masculin, on assisterait à une fluidification des oppositions de genre et à l’émergence d’un groupe à part, « dégénéré » en quelque sorte.

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