Abstract

En raison de leur vulnérabilité à l’élévation du niveau marin, deux États du Pacifique, Tuvalu et Kiribati, sont l’objet d’une attention grandissante depuis une vingtaine d’années. De plus en plus de journalistes et de consultants de l’aide au développement se rendent dans ces atolls. Les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux locaux sont confrontés à une augmentation des sollicitations de la part de ces acteurs étrangers qui ont tendance à « saturer » le terrain par la redondance des demandes d’entretiens ou par la répétition des mêmes projets d’adaptation. Cet article s’intéresse aux façons dont cette affluence est subie, utilisée ou critiquée par les différents acteurs locaux de Kiribati et de Tuvalu. Alors que les gouvernements des deux États atolliens utilisent le changement climatique afin de se maintenir à l’agenda de l’aide internationale, les acteurs non gouvernementaux évaluent de manière critique les pratiques des nombreux consultants et journalistes ainsi que les bénéfices mitigés de leurs visites.

Highlights

  • Lors d’une enquête de terrain à Kiribati et à Tuvalu2, une question revint régulièrement : « et toi, combien de temps est-ce que tu vas rester ? » Cette interrogation anodineÉMULATIONS #20 - ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX TRANSNATIONAUX illustre une inquiétude récurrente chez certains acteurs locaux de l’adaptation au changement climatique par rapport aux courts séjours des nombreux visiteurs internationaux.En effet, en raison de leur vulnérabilité à l’élévation du niveau marin (Aung et al, 2009 ; Duvat, 2013 ; Nurse et al, 2014), les deux États sont au centre d’une attention grandissante depuis plus d’une vingtaine d’années (Gemenne, 2010)

  • La forte affluence des consultants et des journalistes est à la fois appréciée et critiquée localement en particulier par les acteurs non gouvernementaux

  • WRIGHTON N., OVERTON J. (2012), « Coping with participation in small island states: the case of aid in Tuvalu », Development in Practice, vol 22, n° 2, p. 244-255

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Summary

Introduction

Lors d’une enquête de terrain à Kiribati et à Tuvalu, une question revint régulièrement : « et toi, combien de temps est-ce que tu vas rester ? » Cette interrogation anodine. Cet article cherche à prolonger ces travaux critiques en s’intéressant aux rapports que les acteurs locaux de l’adaptation au changement climatique entretiennent avec cette affluence de consultants et de journalistes internationaux à Tarawa et à Funafuti. Compte tenu de la taille restreinte de Tuvalu et de Kiribati, de l’intérêt relativement récent pour ces atolls et du manque de coordination des acteurs internationaux sur place, les mêmes acteurs locaux sont de plus en plus souvent sollicités pour des entretiens ou des projets redondants. Par « effet boule de neige », il a été possible de réaliser onze entretiens semi-directifs avec des hauts fonctionnaires de l’État, des chargés de missions des agences internationales, des membres locaux et étrangers d’ONG locales, ainsi que des représentants des communautés.

Kiribati Kiribati
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