Abstract

L’île de Clipperton ou de la Passion est une possession française, située dans l’océan Pacifique nord-oriental. Inhabité depuis 1945, l’atoll est considéré comme le plus isolé du monde. Outre quelques espèces végétales et animales qui s’y développent, l’île compte d'importantes colonies, d'oiseaux marins, de crabes terrestres et récemment de rats, se livrant une lutte interspécifique. De plus, par sa ZEE, Clipperton possède une importante ressource halieutique et de nodules polymétalliques. Une expédition scientifique a permis d’étudier les restes présents sur la couronne corallienne : qu’il s’agisse de vestiges mexicains lors de l’exploitation de phosphate, ou de ceux abandonnés par l’armée américaine, ou encore d’épaves de bateaux de pêche, jusqu’aux nombreux déchets transportés par les courants marins. La problématique des restes est donc envisagée non seulement comme un revers de la production, mais aussi comme un objet de recherche associant les dimensions historiques, géographiques, économiques, géopolitiques, paysagères et symboliques. En effet, l’île de Clipperton, actuellement exempte d’installation et d’occupation humaine, subie malgré tout des interactions anthropiques. Outre le fait que sa situation lui confère un intérêt géostratégique pour l’État français, l’île constitue un laboratoire in situ et in vivo, à temps continu pour les scientifiques.

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