Abstract

L’expérience chrétienne de la captivité dans les États barbaresques d’Afrique du Nord constituait l’un des cas les plus radicaux de rencontre culturelle pendant la première modernité. Comme l’a fait observer Nabil Matar, « c’était la seule rencontre avec un peuple non-européen qui non seulement réduisait [des chrétiens] en esclavage, mais encore les détournait de leur histoire et de leur religion » (Matar 1996, 194-95). On pouvait « se faire Turc » –– selon l’expression consacrée pour désigner la conversion à l’islam –– pour diverses raisons, dont la captivité est la plus saillante. Des critiques comme Matar, Robert Davis, Daniel Viktus ou Linda Colley, entre autres, ont raconté cette histoire dans des perspectives historiques et littéraires variées, offrant à cette fin de nouveaux aperçus en termes de conflits religieux, d’identité nationale, et de représentations théâtrales. Le présent article envisage les manières dont l’évocation de la captivité et de la conversion se concentre sur la violation physique du corps chrétien, en particulier sur la peur et les soupçons engendrés par la menace de la circoncision chez les captifs masculins.

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