Abstract

ObjectifL'occlusion de l'artère centrale de la rétine (OACR) constitue en fait une forme d'accident vasculaire cérébral (AVC) oculaire au pronostic visuel médiocre. Si la physiopathologie de l'OACR est semblable à celle de l'AVC ischémique, l'OACR s'accompagne de défis uniques en matière de diagnostic et de prise en charge, ce qui donne lieu à une grande variabilité en pratique clinique. Notre étude a pour objectif d’évaluer les résultats de l'examen initial, le traitement et le bilan de l'OACR dans un centre de soins tertiaires du Canada sur une période de 2 ans, et de proposer des axes d'amélioration potentielle de la prise en charge de ces patients. MéthodesRevue rétrospective réalisée dans un établissement unique qui regroupait 27 patients chez lesquels on a établi un diagnostic d'OACR entre mars 2018 et mars 2020 à Edmonton, en Alberta. RésultatsLa plupart des patients qui ont subi une OACR ont d'abord consulté un spécialiste des soins oculaires (14 sur 27); d'autres se sont rendus au service des urgences (10 sur 27) ou ont consulté leur médecin de famille (2 sur 27). Trois patients (11,1 %) ont consulté dans les 4,5 heures suivant l'apparition des symptômes. Lors de l'examen initial, l'acuité visuelle de 81 % des patients était de 20/400 ou pire dans l’œil atteint. Aucun patient n'a fait l'objet d'une thrombolyse. La majorité des cas d'OACR était d'origine non artéritique (92,6 %). Tous les patients présentaient déjà au moins un facteur de risque vasculaire, et 48 % des patients ont fait l'objet d'une intensification du traitement médicamenteux. Une sténose de la carotide homolatérale a été diagnostiquée chez 5 patients (18,5 %); d'ailleurs, 3 patients ont dû subir une endartériectomie de la carotide. On a noté la présence d'une fibrillation auriculaire chez 2 patients. Enfin, il s'est produit une ischémie cérébrale symptomatique chez 2 patients dans les 6 semaines suivant l'OACR. ConclusionsLa majorité des patients qui ont subi une OACR ont consulté un spécialiste des soins oculaires, mais très peu l'ont fait à l'intérieur de la fenêtre pendant laquelle une thrombolyse peut être réalisée, soit dans les 4,5 heures suivant l’épisode. Voilà qui met en lumière l'importance des stratégies de sensibilisation du public. Notre étude fait également ressortir le taux significatif de comorbidité générale présente chez ce type de patients.

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