Abstract

Cet article examine les rapports entre «authenticité» et rythmes «discordants» chez Gerard Manley Hopkins, Ezra Pound, et d’autres poètes modernistes. Dans le «rythme bondissant» de Gerard Manley Hopkins comme dans certains poèmes en vers libre du début du vingtième siècle, on trouve des suites d’accents, «chocs accentuels» que, d’après les descriptions du rythme de l’anglais, les locuteurs tendent à éviter instinctivement. Une réflexion sur la notion de «choc accentuel» («stress clash») suggère toutefois qu’elle est inapte à caractériser les pratiques des poètes modernistes, pour autant quelle présuppose la conception traditionnelle du rythme comme alternance de temps forts et de temps faibles ; dans cette perspective, la suite d’accents fonctionne comme écart par rapport a une norme, comme rhétorique. J’essaie de montrer que chez Hopkins, Pound, William Carlos Williams ou E. E. Cummings, une autre conception et pratique du rythme est mise en jeu, le rythme comme «marquage généralisé» («markedness» selon l’expression de Hopkins) ; elle passe notamment par l’introduction d’associations sémantiques problématiques, dont les composantes résistent à la désaccentuation. L’article envisage les manières dont Hopkins et d’autres poètes modernistes généralisent l’accent par l’invention de manières spécifiques de dire.

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