Abstract
Abstract Le document présenté est tiré d'un corpus de quatre rapports de blessures volontaires survenues dans un camps pénal sénégalais au début des années 1940. À travers l'analyse de ces rapports, il est possible de proposer plusieurs pistes d'analyse réflexive d'une archive coloniale, entendue non pas comme simple source, mais avant tout comme un outil produit et utilisé par le pouvoir colonial. L'utilisation de l’écriture par l'administration coloniale n'est pas seulement guidée par la nécessité technique de la transmission et de la communication des informations. Elle représente un langage spécifique qui permet de rendre compte de la « colonialité » de l'archive dans ce contexte, et qui souligne comment le langage administratif remplit aussi des fonctions de suggestion et d'omission pour éviter le recours à l'argumentation. Mettre à nu ces habitudes, ces routines dans l’écriture, révèle plus largement un certain nombre d’éléments sur la dialectique coloniale et le fonctionnement interne à l'administration.
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