Balzac ou les ambiguïtés

Abstract

Cette étude complète celle déjà effectuée en 2022 et propose également une relecture de deux romans jusqu’alors inédits insérés dans l’édition Souverain. Le premier tiers de L’Excommunié est de la main de Balzac, le manuscrit autographe a été revu par Belloy. Nous estimons que la suite est due non point à ce correcteur pudique et conservateur, mais au plus fougueux Grammont qui engage les personnages, sous le règne de Charles VI « le Fou », à l’époque de la rivalité du duc d’Orléans et du duc de Bourgogne, dans des aventures amoureuses fort licencieuses. Il est en outre l’auteur de Dom Gigadas , dont l’action se déroule au début du règne de Louis XIV, tandis que Mazarin réprime les protestants contestataires du Midi. L’un des personnages, une jeune fille à peine nubile et douée d’une grande sensibilité, est modelé d’après Fenella ( Peveril du Pic de Walter Scott), Mignon ( Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe) et Esmeralda ( Notre-Dame de Paris de Victor Hugo). Certes, Balzac a pu désavouer les œuvres d’Honoré à ses débuts, notamment en demeurant indifférent à l’égard des corrections de Belloy et de Grammont et en accueillant deux romans étrangers aux principes esthétiques de sa maturité. Cependant, il n’a jamais rejeté ses essais philosophiques, élaborés entre 1818 et 1819, fondés sur le postulat d’une substance unique.