Abstract

L'histoire de la réception littéraire de l'Utopie de Thomas More au Portugal a été une histoire d'omissions, de censures et de traductions différées qui met en évidence un défaut dans le système culturel portugais. En effet, il est quelque peu ironique qu'une œuvre aussi représentative de la littérature et de la pensée occidentale, historiquement associée à l'ouverture des horizons géographiques du monde, et qui attribue au personnage d'un marin lusitanien, Raphaël Hythlodée, la découverte d'un lieu idéal, n'a été traduite en portugais que dans la seconde moitié du vingtième siècle. Cependant, la première décennie du vingt-et-unième siècle semble annoncer une fortune littéraire plus favorable à l'Utopie de More dans la langue portugaise: non seulement une édition du chef d'œuvre de More a finalement été traduite du latin, mais aussi deux romans ont été publiés en 2004, A lenda de Martim Regos, de Pedro Canais, et Rafael, de Manuel Alegre. Dans le cadre de leurs propres déroulements narratifs, les deux œuvres réaccentuent les traits complexes du personnage du marin portugais et découvreur de l'île idéale. La même réinvention du personnage de Raphaël avait déjà été tentée, en 1998, par José V. de Pina Martins dans son long récit dialogique Utopia III. Dans cet essai, je me concentrerai à la fois sur les sources documentaires liées à la culture portugaise qui sont à la base de l'Utopie de More et sur certains aspects pertinents de la réception du personnage de Raphaël Hythlodée dans les romans susmentionnés.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call