Abstract

Chez les peuples autochtones circumpolaires, en Eurasie comme en Amérique et au Groenland, des pratiques remarquablement similaires ont été documentées, consistant à attribuer aux nouveau-nés et aux enfants des chants individuels. Ceux-ci sont utilisés en tant que berceuses, c’est-à-dire afin d’accompagner l’endormissement, mais aussi pour consoler l’enfant, le motiver, le protéger, consolider son identité individuelle, susciter en lui joie, fierté ou embarras, sourires ou comportements infantiles, développer son attachement ou lui exprimer son amour et son attention. Cet article identifie un ensemble de similarités entre les traditions de peuples finno-ougriens, samoyèdes, paléoasiatiques et Inuit. L’hypothèse d’une diffusion par migrations à partir d’un foyer sibérien ou par échanges culturels continus entre populations circumpolaires est discutée. Cette étude souligne ainsi la propension des pratiques de l’intime à voyager et se maintenir avec une certaine permanence, en dépit des bouleversements sociaux et des expériences coloniales.

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