Abstract

Résumé Les bureaux d’études ont joué un rôle important dans le développement de l’industrie de la machine-outil et de la mécanique aux Etats-Unis après la Deuxième Guerre mondiale. Avec les contacts réguliers entre clients et fabricants, les publications techniques, les expositions professionnelles à périodicité régulière, ils ont soutenu l’innovation. Mais de 1970 à nos jours cette industrie a connu aux Etats-Unis un déclin majeur, alors qu’elle était en expansion à l’échelle du monde. On ne peut expliquer ce retournement uniquement par le sous-investissement des firmes dans la R&D. On ne peut non plus l’imputer à une dépendance excessive vis-à-vis des contrats militaires dont les spécifications exigeantes conviennent mal aux besoins du marché ni au bas prix des importations. C’est surtout une combinaison de facteurs historiquement situés qui a miné les capacités et la compétitivité des entreprises américaines de machines-outils, notamment leur fidélité à des formes traditionnelles d’outils dans une époque de changement technique rapide (d’où un échec à apprécier les vecteurs émergents d’innovation), leur indifférence à la conquête de marchés étrangers, l’introduction maladroite des contrôles numériques et de leur assistance par ordinateur, les liquidations de firmes par les familles propriétaires (allant de pair avec des acquisitions par des conglomérats soucieux de monnayer les actifs) et des pertes lourdes pendant la récession Reagan-Volker du début des années 1980. Ainsi, de multiples erreurs stratégiques ont provoqué la ruine d’une industrie qui construisait 70 % des machines-outils du monde en 1950. Dans les années récentes elle n’en produit plus que 5 %.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call