Abstract

Tant pis pour la noblesse du propos scientifique qui s’interdit l’autocitation… Il y a bientôt 12 ans, dans l’éditorial du numéro 100 d’exercer, je m’émerveillais des promesses d’un soir d’été qui voyait éclore, en même temps que la filière universitaire de médecine générale, une belle communauté de femmes et d’hommes pleins d’élan et d’enthousiasme1. C’était là le Congrès du CMGF à Nice, c’est ici celui du CNGE à Lyon, mais qu’importe le flacon… Et qu’importe encore que l’ivresse s’accorde mal avec les injonctions déclinées le jour même par la représentante de la HAS, venue nous expliquer avec force chiffres que de tels comportements n’étaient pas très bons pour la santé. Une trentaine d’entre nous sont présents à cette soirée – comme d’autres trentaines, sans doute, ailleurs dans la ville – de la plus jeune interne à son premier congrès au professeur vieillissant qui n’a plus rien d’autre à prouver que d’être jeune encore un peu… La communauté qui naissait à Nice se retrouve depuis chaque année, et s’enrichit, et continue à se renforcer, et se moque gentiment que, mal renseigné sans doute sur sa maturité, quelque brillant représentant du peuple se soit félicité cette après-midi de son « émergence ». Ses retrouvailles sont scientifiques, bien sûr, et dans ce domaine la qualité a progressé géométriquement depuis les premiers pas de la filière, pour atteindre aujourd’hui un niveau d’exigence et une hauteur d’engagement qui commence à faire frémir certains de ceux qui regardait avec commisération ses premiers efforts. Ses retrouvailles sont pédagogiques, évidemment, et la médecine générale, autrefois pionnière dans ce domaine, est aujourd’hui devenue autorité, et même inspiration pour d’autres spécialités. Mais ce ne sont pas ces aspects qui me frappent ce soir. C’en est un que je n’ai pas cru percevoir dans les autres communautés professionnelles que j’ai pu rencontrer, et qu’il n’est pas facile de décrire, et encore moins de nommer, sans sombrer dans la mièvrerie… Bien sûr, il y a le besoin de relâcher enfin la pression qui nous tient toute l’année. Bien sûr, il y a l’envie naturelle de faire la fête puisqu’on se retrouve. Bien sûr, il y a des taux sanguins habituellement considérés comme excessifs de substances désinhibantes diverses. Mais pas seulement. Il y a aussi et surtout l’envie de rire ensemble de tout, parce qu’on est entre nous.

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