Abstract

À partir du cas exemplaire des frontières au Sahara central qui séparent les États du Sahel aux États du Maghreb, cette analyse montre le renforcement d’une conception sécuritaire de la frontière qui se généralise aujourd’hui à ces régions de confins souvent considérées comme des « zones grises » aux frontières poreuses. En mettant en lumière un phénomène peu ou pas documenté et révélé par l’imagerie satellitaire – les constructions de murs de sable aux frontières – nous montrerons que le plus vaste désert au monde n’est pas ou n’est plus cet espace lisse et sans bornes de l’imaginaire occidental. Plus largement, à partir d’une approche géohistorique de longue durée, sont mises en évidence l’imbrication et l’évolution de trois régimes frontaliers successifs : un régime précolonial sous domination du nomadisme caravanier touareg et structuré à partir des puits-frontières ; un régime colonial et post-colonial imposant une conception westphalienne de la frontière ; et le régime sécuritaire contemporain qui participe au cloisonnement du Sahara par des murs de sable.

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